jeudi 22 décembre 2011

L'EXCUSE DU MONDE D'ÊTRE LAID

à Leonard Cohen

Faut-il
jeter la pierre
aux miroirs
?

Christian Girard (c) 2011

mardi 29 novembre 2011

GAROCHAGE #3


J’ai grandi loin des paysages
le cœur boursouflé de moisissures
de rêveries pleines
d’épuisement

à présent je me garoche
dans mes trous de mémoire
en faisant la bombe

o pays chauds
pays absurdes

vie sous vide

mourir chez vous
la bouche ouverte
en attendant que le paradis
vienne s’y jeter

tout cuit

Christian Girard (c) 2011

samedi 29 octobre 2011

Ici


Je prendrai mon verbe
le casserai dans l’ombre
en ferai ma voix comme
on aiguise un couteau

la cible importe peu
l’époque est furieuse
et tous les verrous
font des cris d’enfant

Christian Girard (c) 2011

jeudi 13 octobre 2011

Blues


Son âme est désossée
parmi des tessons de cœur
des chansons d’amour plates
et des flaques de jus d’œil

ses yeux traînent par terre
totalement dégonflés
parmi les quelques étoiles
qu’il voulait y épingler

sa mémoire est un long cri
venant se mêler aux claques
de sa peau qui flotte au vent
d’un long mois de janvier

dans le ciel, la lune a l’air
d’un vieux morceau d’ongle
et le Vieux-Québec ressemble
à un gâteau d’anniversaire

oublié

Christian Girard (c) 2011

jeudi 6 octobre 2011

Je nourris
mes ambitions
avec des restes

Christian Girard (c) 2011

mercredi 5 octobre 2011

GAROCHAGE #2



Je carbure 
à l’inavouable
bien conscient 
de mes os

circulent alors
dans mes veines
des impressions de voyages
mal organisés

et je me retrouve 
seul et condamné
à régler
des détails
pour la vie

Christian Girard (c) 2011

dimanche 25 septembre 2011

BRICOLAGE


J’ai pris mon cœur
en forme de cœur
j’ai pris ma voix
en forme de quoi ?
un peu d’azur
pris dans mes murs
mêlé tout ça
à tours de bras
ça a pris du temps
mais peu d’argent
pour faire ceci :

un ciel qui crie
en forme de cœur
un ciel qui pleure
sur mon ennui

Christian Girard (c) 2011

mercredi 14 septembre 2011

GAROCHAGE #1

M’effilocher dans tes mains
comme une enflure
de beaux carnages

les automates
de la réserve sans nom
regarderont ce spectacle
en parodiant mes émois

je suis l’enfant sans mystère
celui qui prend ses yeux pour des roches
le lourd poids de la terre
dans la fragile balance de l’être

ô mon dieu
que d’agitations
des spectres grouillent
dans les couloirs de mon sang

Christian Girard (c) 2011

BLUES (extrait) (Paul-Marie Lapointe)

***

un jour je m'enfouirai
pleurerai sur ma misère

une structure d'acier s'élèvera
une mine prendra racine sous la forêt
un batelier passera d'une terre à l'autre
un cratère s'ouvrira dans la poitrine du premier ministre
il se croira le vésuve

mais tout cela sera du miel et du pain
de vin de la bière au choix
pour ceux qui en auront envie
car un jour il faudra enterrer sa tristesse faire des enfants
    noirs des poignardeurs des petits hommes de travail et
    de peine des HOMMES

***

Paul-Marie Lapointe (c)1965
Le réel absolu. Poèmes 1948-1965
Éd. de l'Hexagone, 1971

                                                           

dimanche 11 septembre 2011

M’en retourner
patauger
dans les eaux gluantes
de ma naissance
est un exercice
périlleux

une aventure
abracadabrante

pour moi
qui sais à peine
tenir debout

Christian Girard (c) 2011

vendredi 26 août 2011

Le temps 
n'est pas clair

on ne sait pas 
ce qu'il fait

Christian Girard (c) 2011

mardi 23 août 2011

FAIRE FAILLITE



Il faudra bien faire un jour
des pieds et des mains
de fortune

et non plus des rodéos
de nos indéfectibles
naufrages

ainsi
pourrons-nous peut-être
harnacher le présent
avec une vigueur
à vous écrabouiller
tous les édifices
de la douleur
à venir

Christian Girard (c) 2011


mardi 16 août 2011

MON VOISIN



 Un jour je crois
(ça ne peut pas ne pas arriver)
mon voisin crachera
ses poumons

je ne sais pas
si c’est pour bientôt
mais je sais que
ce jour approche

à chaque jour
il tousse
comme un
déchaîné

ça fait du bruit
dans toute la rue
et ce n’est pas
très agréable
à entendre

et pourtant, les rares fois
que je le croise à l’extérieur
jamais je ne l’entends
tousser

mais dès qu’il met les pieds
dans son fichu appartement
il réactive aussitôt
la bruyante et dégueulasse
machine à glaire

son nom, je l’ignore
mais je sais
que sa toux
est sonore

et quand il mourra
c’est le seul souvenir
que j’aurai de sa voix

Christian Girard (c) 2011

vendredi 22 juillet 2011

Je vous y convie!


Lancement du recueil SCRAPITUDE ET AUTRES POÈMES ERRATIQUES



Christian Girard est né en 1975. Il travaille en librairie depuis bientôt 10 ans. Il a, sa vie durant, partagé son temps à faire diverses choses plus ou moins intéressantes : enfance, adolescence, école, décrochage, plonge, méditation avec les moyens du bord, radio...  Obsédé d’écriture malgré toutes ces occupations, il n’a jamais arrêté de pratiquer cette littérature qu’il qualifie lui-même d’ erratique.
Hormis quelques collaborations textuelles avec le groupe de rock Alligator Trio, quelques publications dans la Conspiration Dépressionniste, Christian Girard a une  activité plutôt confidentielle dans le monde de la poésie québécoise.
Scrapitude est son premier recueil de poèmes.
Deuxième publication de la collection Critures, qui loge à l’enseigne de Moult Éditions, ce recueil reflète l’esprit que veut partager la dite collection : une poésie mariant le cri et le rire, un condensé d’urgence criarde et de “ludicité” tâtonneuse.




http://www.facebook.com/event.php?eid=141153032634148

lundi 13 juin 2011

L’APPARITION DU FANTÔME DE RICHARD BRAUTIGAN DANS UN MOTEL EN COLOMBIE-BRITANNIQUE


De petites araignées
communes
desséchées
les pattes rabougries
se balancent aux bouts de leurs fils
comme des boules de Noël
aux extrémités
de sa moustache
gonflée de poussière

lui-même a l’air
d’un sapin de Noël
qu’on a abandonné
sur le bord du chemin
après la vaste orgie
du temps des fêtes

sa silhouette de
grand escogriffe
affalée sur les coussins
de ce fauteuil fleuri
me semble aussi  seule
et perdue
qu’un orphelin
entre les murs
de ce motel banal

il se présente à moi tel quel
habillé de guenilles
et de brouillard
couvert de breloques
à la fantaisie fanée
comme des fleurs bleues
qui prennent l’allure d’ecchymoses
aux teintes pâlottes

ses lunettes
perchées sur son nez
ont les verres couverts
d’une épaisse
couche de poussière
où des mouches endormies
vont et viennent
d’un pas lent
d’éléphants drogués
en laissant les traces
de leurs petits pieds

le fantôme n’a pas la force
de les essuyer
ses lunettes
et de toute façon
il ne se trouve à l’horizon
aucune belle fille
à regarder

il semble observer le silence
qui se fait brasser la cage
comme un radeau
en plein naufrage
sur les vagues
de son respir
et ses hoquets
de balayeuse malade

il hoche la tête
et se tripote
avec un Q-tips
un trou qu’il arbore
à la tempe droite

et ce silence en loque
est habité par un petit bruit
le tic tac
de la pendule au mur
indiquant 9 heures

et le cliquetis
d’une petite balle de fusil
perdue dans son crâne
et qui vient se percuter
comme un caillou
dans une canisse
contre les parois
de son dernier
trou de mémoire

Christian Girard (c) 2008-2011

jeudi 9 juin 2011

Mon pays

Mon pays
n'est qu'un tas
de mots jetés
par la fenêtre

pour tenter
d'un peu
déranger
l'histoire

qui n'a rien vu
et qui est passée
nous laissant seuls
dans nos chaumières

à regarder
le temps passer
dans le vent
en silence

Christian Girard (c) 2011

samedi 4 juin 2011

DES CHOSES QUE JE SAIS (premier d'une éventuelle longue série)

je sais des âges de pierre
mâchés tendrement
dans la gueule des jours

je sais multiples choses
et raides et folles
des slogans fameux
qui vous harcèlent
en plein sommeil

je sais momentanément
m’éclipser le temps
de prendre le temps
pour une valise
et d’y fourrer ce qui
me passe par la tête

je sais me taire
en lambris scabreux
aux accents lithurgiques
hanté d’échos tout droit sortis
d’un temple en stuc

je sais dire des choses comme ça

et je sais que ça n’intéresse personne
sinon ma mère qui peut-être
s’inquiète de me voir jouer
les grands poètes

Christian Girard (c) 2011

dimanche 15 mai 2011

UN SOIR DE PLUIE À SOHO (POGUÉSIES)


Il y a longtemps que je t’aime
De par les jours, de par les années
Et j’ai pleuré tous tes problèmes
Souri de tes drôles de manies.
Nous avons vu nos amis grandir
Et nous les avons vu tomber,
Certains sont tombés au paradis,
Certains sont tombés en enfer.

J’ai voulu me protéger de l’averse
Et j’ai atterri dans tes bras
Par un soir de pluie à Soho
Où le vent sifflait avec charme.
Je t’ai chanté toutes mes douleurs,
Tu m’as confié tes petits bonheurs,
Quoi qu’il advienne de cette vieille chanson
De ces petites filles, de ces petits garçons.

La chanson est maintenant presque terminée,
Peut-être ne saurons nous jamais ce qu’elle veut dire,
Mais toujours je tiens cette lumière devant moi
Tu es la mesure de mes rêves.

Parfois je me réveille le matin
Une bouteille de whisky à la main,
Recouvert d’une cape de silence,
Je t’entends me parler dans ma tête.
Je ne chante pas pour le futur,
Je ne rêve pas du passé,
Je ne parle pas de la première fois,
Je ne pense jamais à la dernière.

La chanson est maintenant presque terminée,
Nous ne saurons peut-être jamais ce qu’elle veut dire,
Mais toujours je tiens cette lumière devant moi
Et tu demeures la mesure de mes rêves.

Shane MacGowan (c) 1991
Trad. Christian Girard (c) 2011


AISLING (POGUÉSIES)


Voyez la lune à nouveau se lever
Au-dessus de nos terres vertes et noires
Entendez la voix des rebelles appeler :
“Je ne mourrai qu’une fois enterré!”
Entendez la tante à l’agonie râler :
“Où se trouve mon Johnny?”
Photos fanées dans le vestibule
Lequel de ces bruns fantômes est-il?

Adieu mon diamant aux cheveux noirs
Adieu ma belle Aisling
Pensées et rêves de toi me hanteront
Jusqu’à ce que je revienne à la maison
Et le vent souffle du nord au sud
Et il souffle d’est en ouest
Et tout comme lui je serai sans répit
Jusqu’à ce que je te revienne

Béni soit le vent qui secoue l’orge
Et maudites soient la bêche et la charrue
Qui nous réveillent si tôt le matin
Maudit que je voudrais te retrouver
Un, deux, trois, quatre poteaux de téléphone
Donnez-moi un verre de poitin
La folie rampait depuis la montagne
Le jour où je rencontrais ma belle Aisling

Adieu mon diamant aux cheveux noirs
Adieu ma belle Aisling
Pensées et rêves de toi me hanteront
Jusqu’à ce que je revienne à la maison
Et le vent souffle du nord au sud
Et il souffle d’est en ouest
Et tout comme lui je serai sans répit
Jusqu’à ce que je te revienne

Shane  MacGowan (c) 1994
Trad. Christian Girard (c) 2011

samedi 14 mai 2011

LE TANGO D'LA FEMME À POILS

C’était un soir comm’ tant de soirs
Où il arriv’ que j’me magane.
La nuit se changeait en trottoir
Et mon destin en peau d’banane.

Mais jamais j’n’ai pensé qu’un jour
J’ aurais pu tomber aussi bas
Et pensant tomber en amour
Je ne faisais qu’un vrai faux pas!

Et si j'chutais depuis l’last-call
Jusqu’au fond des grott’s de Lascaux
C’est que la belle avait des poils
Qui me donnaient le vertigo...

REF : 

Qui s’y frotta s’y piqua
Au duvet d’la femm’ gorille
Elle en avait sur les bras
Un peu plus sur l’estomac
Et pas du petit qui brille.
Non c’était du gros brun
C’lui qui fait qu’on se tourmente
C’lui qui fait qu’on se lamente
Lorsqu’on redevient à jeun!

Christian Girard (c) 2010


vendredi 22 avril 2011

LE BILAN DES MORTS

Je pense à ce jour où mettant le pied
dans le vestibule de ce qu’on nomme éternité
je devrai pour toujours et sans dire un mot
accrocher ma peau à la patère de mes os

ce jour où très volage esprit
épris d’éther et de tant pis
il me faudra quitter mes restes

je pense à la mort
comme on pense à autre chose

je pense à la mort depuis tout petit
et qu’au fond de mon lit
je pensais à quand tout sera fini
et qu’au ciel enfin monté 
je pourrais faire mon entrée
sur un tapis crémeux de nuages
accueilli par des anges étrangement blonds
et lumineux jusqu’aux dents

je pense à la mort en tant que vivant
roulant parfois mes yeux
comme des dés que je sais truqués
et les poches pleines de cartes brouillées

je pense à quand
je serai forcé de boire
un gros bouillon d’au-delà
les yeux noyés par la lumière
surgissant au bout du tunnel

je pense à la mort
puisqu’il faut bien
penser à demain

Christian Girard (c) 2011

lundi 28 mars 2011

NW3 (POGUÉSIE)

C’était en 1962
J’avais quitté l’école depuis 2 ans
J’étais monté à bord d’un bateau
En partance pour Liverpool
Le jour de mon départ
Je m’en souviens très bien
J’ai dit au revoir à l’Irlande
Plein d’adieux émouvants 

Dès lors j’ai mordu la poussière
C’était en 1963
Je livrais des plats à domicile
dans le quartier NW3
Je terrorisais des mémés
Pour quelques piastres par semaine
J’étais saoul, défoncé
Et complétement jammé
Dans le NW3

Vivant dans la crasse et la pisse
Ils voulaient parfois humer l’air
Ou parler des langues démentes
Prisonniers de leurs chaises
Et sur leurs poignets un numéro
de la Westminster Morgue
Pour une dalle froide et dure
Quand j’étais toujours jeune homme
Dans le NW3

Au sommet de la route de Pentonville
J’observais le soleil se coucher
Et la ville qui s’étendait devant moi
Me semblait des plus fabuleuses
Loin de tous les pleurs
De la souffrance et de la mort
Je rêvais d’avenir
De jeunesse et de liberté

Mais les années passent vite
Et je ne veux plus me trouver ici
Où chaque jour me rapproche
De la misère finale
Mes enfants ne gratteront jamais de merde ici
Et je ne veux pas mourir pleurant dans une pinte de bière
Ou manger leurs puants plats à domicile
Dans le NW3

Shane MacGowan (c) 1987
Trad. Christian Girard (2011)

mercredi 23 mars 2011

La madame dans l'autobus

Sa jeunesse a bien failli
la gober toute crue
mais l’a finalement
recrachée à la rue
comme un bout d’os
maigre et laide et
sur l’aide-
sociale

depuis ce jour
elle est montée
dans un autobus
qui semble à jamais
condamné
à faire le tour
du quartier

dans cet autobus
je l’ai vue
un autre jour
sortir de sa sacoche
le grand amour foudroyant
format poche et
tout froissé

elle en a commencé la lecture
et au fur à mesure
qu’elle avancait
je l’ai vue
se mettre en rage
et déchirer chaque page
et les fourrer violamment
dans la gueule de
sa sacoche

un peu comme
quand elle était petite
et qu’elle effeuillait
des marguerites

la rage en moins

du moins

j’ose
espérer





Christian Girard (c) 2011

mardi 15 mars 2011

LES DUNES (POGUÉSIES)

Marchant plus tôt sur le froid rivage
Où j’ai vu quand j’étais plus jeune
Se faire enterrer dans le sable
Les morts de la Grande Famine

Bien qu’étant fils de médecin
Je les fixais tout ébahi
Emportés par ce mal de chien
Qui venait avec la Famine

J’ai tout vu ça à quatre ans d’âge
En dix-huit-cent-quarante-sept
Ces dunes dressées sur le rivage
Touchant le ciel de leurs crêtes

Le vent, la pluie les ont travaillées
Les dunes se sont écroulées
Les enfants les ont piétinées
Et les os se sont révélés

Mes frères et mes soeurs sont tous morts
Ma mère à l’âge de vingt-quatre
Et moi, seul survivant, j’ai pu voir
Se remplir les champs d’patates

Volant le grain tandis qu’on crevait
Pour le mettre sur leurs tables
Les mourants couvraient les morts de sable
Et dansaient tant qu’ils le pouvaient

Nous buvions tant que jouait l’violon
Et mangions les dernières baies
Puis le chapelet, génuflexions
Près d’ceux qu’on v’nait d’enterrer

J’ai vu des ombres surgir du sable
Et danser tout autour des dunes
Danser des claquettes macabres
Sur le rythme de tristes tounes

Le ciel s’est déchiré dans un éclair
La pluie sur les dunes est tombée
Laissant là où je les ai tués
L' huissier et le propriétaire
Je suis parti boire un verre

Shane MacGowan (c) 1995
Traduction  : Christian Girard (2011)


lundi 7 mars 2011

Nous avons
la tâche immense
et le repos
difficile

ne nous manque
qu'un avenir

********************

c'est pour un peu d'attention
que j'ai mis ma main au feu


Christian Girard (c) 2011

mardi 8 février 2011

Dans la pile



"La beauté nous parle de l'improbable qui devient soudainement vrai. La grande ballerine Emma Livry, une protégée de Taglioni, par exemple, a péri dans les flammes alors qu'elle interprétait le rôle d'un papillon de nuit."

Charles Simic
Alchimie de brocante. L'art de Joseph Cornell
Éditions du Noroît
2010

Joseph Cornell, rêveur appliqué, artiste atypique, fascinant à force de discrétion, réussissait à extraire une certaine magie de tout bric-à-brac, assemblant entre eux, dans des boîtes en bois, des objets de toutes sortes, glanés au gré de ses pérégrinations solitaires dans les brocantes new-yorkaises. Ces petits mondes mis en boîte par Cornell, empreints d’une poésie toute personnelle  ayant ses accointances avec le surréalisme, le poète Charles Simic nous les restitue à sa manière, nous les partage avec ses mots, embrassant avec grâce l’indicible beauté qui s’en exhale. Plus qu’un hommage, Alchimie de brocante constitue un éblouissant documentaire-poétique , un guide invitant le lecteur sur les traces oniriques d’un univers émouvant.

Christian Girard (c) 2011







mercredi 26 janvier 2011

GROUND HOG BLUES (en chantier)

http://www.youtube.com/watch?v=olG6FL43D0M


Je voudrais tant m’attarder
à faire en trombe
des chansons sur
les marmottes

sur les marmottes
ou autres choses
tant que ça vit
et que ça remue

des chansons sans queue ni tête
à perdre ou à couper
des histoires folles
mais tout à fait calmes

des chansons pour rire
le soir au coin du feu
des chansons mielleuses
qui vous engluent la cervelle

oh oui qu’il serait bon
de faire enfin des chansons
de cet acabit sans chichis
qui se chantent en toute occasion
sur les marmottes
ou autres choses
qui rampent et qui remuent
depuis toujours

des chansons rigolotes
grâce auxquelles
les noirs desseins
doucement
s’escamotent
et qu’on rote
à fond d’intestin

des râles rigolards
qui deviendraient de l’art
dans la bouche d’un quidam
jamais revenu de Paname

des chansons sans queue ni tête
à vous couper le souffle
à grands coups de hache
le soir au fond des bois

et caetera
et caetera
et pathéties
et patatas

mais voilà t’y pas que
je divague à grands pas
avec cet inventaire intempestif
et que je cause et que je cause 
et que je n’agis pas
ce qui n’est pas très lucratif
et vraiment dommage pour moi
 Christian Girard (c) 2011

samedi 1 janvier 2011

Bilan des yeux 2010 (le reste)

Le pleure-misère
Flann O'Brien
Éd. Ombres

Dublinesca
Enrique Vila-Matas
Éd. Christian Bourgois

Les idiots (petites vies)
Ermanno Cavazzoni
Éd. Attila

L'humoriste
Georges Picard
Éd. José Corti

The rest is noise
Alex Ross
Éd. Actes Sud

Complaintes Gitanes
Federico Garcia Lorca
Éd. Allia

Contes et mécontes
Mark Twain
Éd. Allia

Chroniques
Bob Dylan
Folio-Gallimard