dimanche 15 mai 2011

UN SOIR DE PLUIE À SOHO (POGUÉSIES)


Il y a longtemps que je t’aime
De par les jours, de par les années
Et j’ai pleuré tous tes problèmes
Souri de tes drôles de manies.
Nous avons vu nos amis grandir
Et nous les avons vu tomber,
Certains sont tombés au paradis,
Certains sont tombés en enfer.

J’ai voulu me protéger de l’averse
Et j’ai atterri dans tes bras
Par un soir de pluie à Soho
Où le vent sifflait avec charme.
Je t’ai chanté toutes mes douleurs,
Tu m’as confié tes petits bonheurs,
Quoi qu’il advienne de cette vieille chanson
De ces petites filles, de ces petits garçons.

La chanson est maintenant presque terminée,
Peut-être ne saurons nous jamais ce qu’elle veut dire,
Mais toujours je tiens cette lumière devant moi
Tu es la mesure de mes rêves.

Parfois je me réveille le matin
Une bouteille de whisky à la main,
Recouvert d’une cape de silence,
Je t’entends me parler dans ma tête.
Je ne chante pas pour le futur,
Je ne rêve pas du passé,
Je ne parle pas de la première fois,
Je ne pense jamais à la dernière.

La chanson est maintenant presque terminée,
Nous ne saurons peut-être jamais ce qu’elle veut dire,
Mais toujours je tiens cette lumière devant moi
Et tu demeures la mesure de mes rêves.

Shane MacGowan (c) 1991
Trad. Christian Girard (c) 2011


AISLING (POGUÉSIES)


Voyez la lune à nouveau se lever
Au-dessus de nos terres vertes et noires
Entendez la voix des rebelles appeler :
“Je ne mourrai qu’une fois enterré!”
Entendez la tante à l’agonie râler :
“Où se trouve mon Johnny?”
Photos fanées dans le vestibule
Lequel de ces bruns fantômes est-il?

Adieu mon diamant aux cheveux noirs
Adieu ma belle Aisling
Pensées et rêves de toi me hanteront
Jusqu’à ce que je revienne à la maison
Et le vent souffle du nord au sud
Et il souffle d’est en ouest
Et tout comme lui je serai sans répit
Jusqu’à ce que je te revienne

Béni soit le vent qui secoue l’orge
Et maudites soient la bêche et la charrue
Qui nous réveillent si tôt le matin
Maudit que je voudrais te retrouver
Un, deux, trois, quatre poteaux de téléphone
Donnez-moi un verre de poitin
La folie rampait depuis la montagne
Le jour où je rencontrais ma belle Aisling

Adieu mon diamant aux cheveux noirs
Adieu ma belle Aisling
Pensées et rêves de toi me hanteront
Jusqu’à ce que je revienne à la maison
Et le vent souffle du nord au sud
Et il souffle d’est en ouest
Et tout comme lui je serai sans répit
Jusqu’à ce que je te revienne

Shane  MacGowan (c) 1994
Trad. Christian Girard (c) 2011

samedi 14 mai 2011

LE TANGO D'LA FEMME À POILS

C’était un soir comm’ tant de soirs
Où il arriv’ que j’me magane.
La nuit se changeait en trottoir
Et mon destin en peau d’banane.

Mais jamais j’n’ai pensé qu’un jour
J’ aurais pu tomber aussi bas
Et pensant tomber en amour
Je ne faisais qu’un vrai faux pas!

Et si j'chutais depuis l’last-call
Jusqu’au fond des grott’s de Lascaux
C’est que la belle avait des poils
Qui me donnaient le vertigo...

REF : 

Qui s’y frotta s’y piqua
Au duvet d’la femm’ gorille
Elle en avait sur les bras
Un peu plus sur l’estomac
Et pas du petit qui brille.
Non c’était du gros brun
C’lui qui fait qu’on se tourmente
C’lui qui fait qu’on se lamente
Lorsqu’on redevient à jeun!

Christian Girard (c) 2010