Quand mes rêves s’ennuieront
en berçant le poids de mon absence
laissez-les se pendre à du fil à retordre
Quand je balbutierai
le contour de son fantôme
dans le musée de cire de mes souvenirs
mettez-y le feu
parlez moi d’autres choses
autour d’une table où mes convives
boufferont du phénix
au goût de cendres
Quand je vous dévoilerai ma solitude
comme un esclave au marché aux esclaves
assommez-la et portez-la sur un brancard rouillé
aux pieds des propriétaires du reel
Quand l’immensité m’aura étranglé
avec ses mains de déserts et de platitudes
dispersez, je vous en prie, ma carcasse
aux rayons de l’oubli
dans des bibliothèques en faillite
et consignez ma douleur
dans un Pawn shop d’espérance
Quand mes climats se seront détraqués
à force d’avoir voulu mesurer le vent
muselez mon regard avec des murs
aux couleurs d’infini
d’un ailleur paisible et sans artifices
Quand mes cauchemars se feront habitables
dans une grille horaire aux cadences dictées
par l’engrenage des jours, laissez pourrir l'espoir
dans mes mains sèches et tremblantes
et riez jaune devant ce spectale
Quand des ellipses me pollueront la gorge
et que ma mémoire n’aura plus de voix
laissez-moi seul
à murmurer dans mes décombres
qu’elle était belle
mon existence
avant tout ça
Christian Girard (c) 2006
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