la sagesse folle de garneau michel
les lunes de lorca
les brosses de bukowski
le guts à picabia
et la langue de feu à vanier
le swing terrible des anonymes
vieux oubliés auteurs
de fatrasies médiévales
et le gaulois ballant des goliards
par les chemins s’enivrant
de latin défroqué
la chambre à walser
et sa neige à la fenêtre
où s’y coucher ultimement
l’éclat mescalineux
des visions de michaux
et cioran aquiescant morbide
et joyeux d’écouter bach
en même temps
et verlaine aux grands arbres
dégarnis par l’automne
et fouillant vainement le ciel
le long des boulevards
où les rescapés du chat noir
font des tours d’extase
en insultant les becs à gaz
et tzara qui bricole
des bombes avec des mots
sortis tout gluants de sa bouche
en forme de cri sempiternel
et desnos qui trouve des étoiles
dans les fleurs fumantes
des mégots de cigarettes
à la dérive sur les trottoirs
oulipiens mal baisés
miroir de l’âme
et marteau à la main
et j’exagère à peine
le sexe dressé peret
s’immole en riant
dans un troquet
sur le bord de la faillite
et villon qui râle
en évoquant des couches molles
d’énormes tétons et des meurtriers
pourris à l’os dans le vent qui hurle
et corbière pauvre gueux malade
à l’assaut des mers tout boiteux
mangeant sa main gardant
l’autre pour demain s’il y a lieu
(...)
Christian Girard (c) 2013