mardi 15 janvier 2013

LA PEUR DU CREUX


Sa naissance fut comme un gros bouillon
par un gars chaud
dans une piscine de banlieue
depuis ce jour, il n'a fait que vomir
sa haine de l'argent
et des fleurs séchées
sur les rideaux de l'ennui le plus sûr
il se défend dangereusement
d'être un appel au calme

Christian Girard (c) 2013

mercredi 4 juillet 2012

Mes histoires de peur


Mes histoires de peur
font le tour de la cuisine
et là-haut font des cercles
en suivant les sillons
très constants
de la même
routine

et ça tourne dans les airs
tout autour de moi
comme des chauves-souris
qui plafonnent
au plafond

Mes histoires de peur
sont des ombres chinoises
taillées sur mesure
pour l’invasion du monde
et qui ne feront
jamais un malheur
dans les cinémas
avec leurs scénarios
sans musique
ni effets spéciaux

juste du vrai plate
noyé dans la lumière grise
d’un jour gris
et le bruit du frigidaire
qui donne la mesure
à tout ceci

Christian Girard (c) 2012

Les rutilances du jour


Les rutilances du jour
forment un bûcher
sur le terre des hommes
des femmes et des enfants

les rutilances du jour
il n’y a que moi qui les vois
répandre leurs éclats de feu
partout sur le monde

le jus de leur lumière
éclate comme un citron
qu’on écrapoutit
contre le mur du réel

les rutilances du jour
ont beau brûler à l’os
il n’y a rien à faire
il n’y a que moi qui les vois

Christian Girard (c) 2012

Poèmes pour torturer le temps


Un jour 
je m’ennuierai
je prendrai la rouille
pour toujours

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Dans la farine
où l’on me roule
le galop lent des heures
m’éclabousse
et me fait paraître 
encore plus blanc 
qu’un fantôme
dans un mauvais rêve
d’enfant


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Viande en poudre aux pourceaux diplômés

mâchée tendrement piétinée d’abord

galop des études ombre du doute
tête d’affiche et viol d’enfant
intérieur

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Dans les vastes machinations du désir
les lettres de suicides vont parfois 
beaucoup plus loin que nous

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Encore une fois 
je me disloque
à la recherche 
des mots

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On lui avait dit
un jour 
qu’il fallait vivre 
chaque jour 
comme si 
c’était le dernier 

conséquemment 
il ne voyait aucun intérêt 
à commencer quoi que ce soit


Christian Girard (c) 2009-2012


lundi 14 mai 2012

Je suis le bonze en érection
et le postillon du vide
avec dans le crâne
un cadavre à choyer

Christian Girard (c) 2000

LA PIRE DÉFAITE



 Quand mes rêves s’ennuieront
en berçant le poids de mon absence
laissez-les se pendre à du fil à retordre

Quand je balbutierai
le contour de son fantôme
dans le musée de cire de mes souvenirs
mettez-y le feu
parlez moi d’autres choses
autour d’une table où mes convives
boufferont du phénix
au goût de cendres

Quand je vous dévoilerai ma solitude
comme un esclave au marché aux esclaves
assommez-la et portez-la sur un brancard rouillé
aux pieds des propriétaires du reel

Quand l’immensité m’aura étranglé
avec ses mains de déserts et de platitudes
dispersez, je vous en prie, ma carcasse
aux rayons de l’oubli
dans des bibliothèques en faillite
et consignez ma douleur
dans un Pawn shop d’espérance

Quand mes climats se seront détraqués
à force d’avoir voulu mesurer le vent
muselez mon regard avec des murs
aux couleurs d’infini
d’un ailleur paisible et sans artifices

Quand mes cauchemars se feront habitables
dans une grille horaire aux cadences dictées
par l’engrenage des jours, laissez pourrir l'espoir
dans mes mains sèches et tremblantes
et riez jaune devant ce spectale

Quand des ellipses me pollueront la gorge
et que ma mémoire n’aura plus de voix
laissez-moi seul
à murmurer dans mes décombres
qu’elle était belle
mon existence
avant tout ça

Christian Girard (c) 2006



mercredi 9 mai 2012

Sans titre ni rien

Avec ce long cri
qui traverse en courant
les couloirs de mon sang
et sème enfin l'émeute
au coeur de ma viande

je n'ai rien
d'un appel au calme

Christian Girard (c) 2012