mardi 28 mai 2013

JOYEUSES PÂQUES

Les petits oiseaux
faisaient "cuicui"
autour du christ en croix
flottant dans les airs
comme un icare
sur pause


Jésus
fondait au soleil
comme un fudge
oublié


Christian Girard (c) 2013

LES HORREURS DOMESTIQUES

Il faudra bien un jour
me décider
à appeler les monstres
par leurs noms

Christian Girard (c) 2013

MA SOIF


Ma soif avait des yeux d’enfants pauvres
qui n’apprendront jamais à lire
ni les étoiles
ni la poésie

mon désir était alors
une affaire de barbare

un élan sans lendemain

les deux pieds figés
dans le présent

Christian Girard (c) 2013

mardi 15 janvier 2013

LA PEUR DU CREUX


Sa naissance fut comme un gros bouillon
par un gars chaud
dans une piscine de banlieue
depuis ce jour, il n'a fait que vomir
sa haine de l'argent
et des fleurs séchées
sur les rideaux de l'ennui le plus sûr
il se défend dangereusement
d'être un appel au calme

Christian Girard (c) 2013

mercredi 4 juillet 2012

Mes histoires de peur


Mes histoires de peur
font le tour de la cuisine
et là-haut font des cercles
en suivant les sillons
très constants
de la même
routine

et ça tourne dans les airs
tout autour de moi
comme des chauves-souris
qui plafonnent
au plafond

Mes histoires de peur
sont des ombres chinoises
taillées sur mesure
pour l’invasion du monde
et qui ne feront
jamais un malheur
dans les cinémas
avec leurs scénarios
sans musique
ni effets spéciaux

juste du vrai plate
noyé dans la lumière grise
d’un jour gris
et le bruit du frigidaire
qui donne la mesure
à tout ceci

Christian Girard (c) 2012

Les rutilances du jour


Les rutilances du jour
forment un bûcher
sur le terre des hommes
des femmes et des enfants

les rutilances du jour
il n’y a que moi qui les vois
répandre leurs éclats de feu
partout sur le monde

le jus de leur lumière
éclate comme un citron
qu’on écrapoutit
contre le mur du réel

les rutilances du jour
ont beau brûler à l’os
il n’y a rien à faire
il n’y a que moi qui les vois

Christian Girard (c) 2012

Poèmes pour torturer le temps


Un jour 
je m’ennuierai
je prendrai la rouille
pour toujours

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Dans la farine
où l’on me roule
le galop lent des heures
m’éclabousse
et me fait paraître 
encore plus blanc 
qu’un fantôme
dans un mauvais rêve
d’enfant


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Viande en poudre aux pourceaux diplômés

mâchée tendrement piétinée d’abord

galop des études ombre du doute
tête d’affiche et viol d’enfant
intérieur

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Dans les vastes machinations du désir
les lettres de suicides vont parfois 
beaucoup plus loin que nous

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Encore une fois 
je me disloque
à la recherche 
des mots

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On lui avait dit
un jour 
qu’il fallait vivre 
chaque jour 
comme si 
c’était le dernier 

conséquemment 
il ne voyait aucun intérêt 
à commencer quoi que ce soit


Christian Girard (c) 2009-2012