De petites araignées
communes
desséchées
les pattes rabougries
se balancent aux bouts de leurs fils
comme des boules de Noël
aux extrémités
de sa moustache
gonflée de poussière
lui-même a l’air
d’un sapin de Noël
qu’on a abandonné
sur le bord du chemin
après la vaste orgie
du temps des fêtes
sa silhouette de
grand escogriffe
affalée sur les coussins
de ce fauteuil fleuri
me semble aussi seule
et perdue
qu’un orphelin
entre les murs
de ce motel banal
il se présente à moi tel quel
habillé de guenilles
et de brouillard
couvert de breloques
à la fantaisie fanée
comme des fleurs bleues
qui prennent l’allure d’ecchymoses
aux teintes pâlottes
ses lunettes
perchées sur son nez
ont les verres couverts
d’une épaisse
couche de poussière
où des mouches endormies
vont et viennent
d’un pas lent
d’éléphants drogués
en laissant les traces
de leurs petits pieds
le fantôme n’a pas la force
de les essuyer
ses lunettes
et de toute façon
il ne se trouve à l’horizon
aucune belle fille
à regarder
il semble observer le silence
qui se fait brasser la cage
comme un radeau
en plein naufrage
sur les vagues
de son respir
et ses hoquets
de balayeuse malade
il hoche la tête
et se tripote
avec un Q-tips
un trou qu’il arbore
à la tempe droite
et ce silence en loque
est habité par un petit bruit
le tic tac
de la pendule au mur
indiquant 9 heures
et le cliquetis
d’une petite balle de fusil
perdue dans son crâne
et qui vient se percuter
comme un caillou
dans une canisse
contre les parois
de son dernier
trou de mémoire
communes
desséchées
les pattes rabougries
se balancent aux bouts de leurs fils
comme des boules de Noël
aux extrémités
de sa moustache
gonflée de poussière
lui-même a l’air
d’un sapin de Noël
qu’on a abandonné
sur le bord du chemin
après la vaste orgie
du temps des fêtes
sa silhouette de
grand escogriffe
affalée sur les coussins
de ce fauteuil fleuri
me semble aussi seule
et perdue
qu’un orphelin
entre les murs
de ce motel banal
il se présente à moi tel quel
habillé de guenilles
et de brouillard
couvert de breloques
à la fantaisie fanée
comme des fleurs bleues
qui prennent l’allure d’ecchymoses
aux teintes pâlottes
ses lunettes
perchées sur son nez
ont les verres couverts
d’une épaisse
couche de poussière
où des mouches endormies
vont et viennent
d’un pas lent
d’éléphants drogués
en laissant les traces
de leurs petits pieds
le fantôme n’a pas la force
de les essuyer
ses lunettes
et de toute façon
il ne se trouve à l’horizon
aucune belle fille
à regarder
il semble observer le silence
qui se fait brasser la cage
comme un radeau
en plein naufrage
sur les vagues
de son respir
et ses hoquets
de balayeuse malade
il hoche la tête
et se tripote
avec un Q-tips
un trou qu’il arbore
à la tempe droite
et ce silence en loque
est habité par un petit bruit
le tic tac
de la pendule au mur
indiquant 9 heures
et le cliquetis
d’une petite balle de fusil
perdue dans son crâne
et qui vient se percuter
comme un caillou
dans une canisse
contre les parois
de son dernier
trou de mémoire
Christian Girard (c) 2008-2011
3 commentaires:
Cliquetis et canisse forment une sonorité parfaite le long de mon oreille. Bravo!
Chapeau Christian, superbe texte !
Magnifique, j'aime beaucoup.
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