vendredi 7 mai 2010

Londres tu es une Dame







Londres, vieille Lady avachie sous mes yeux,
Ton coeur d'or bat sous tes collants déchirés,
Des autobus sillonnent ton regard triste et cerné
Ta coiffe est un cerceau de lumières que je ne suivrai jamais,
tes architectes étaient complètement fous
tes constructeurs étaient complètement saouls
et les punks et les acid houses 
scintillent parmi tes bijoux fanés.

Londres, Lady écarlate, tes rues sont rouges de sang
Ils t’ont abusée, ma chérie, et couverte de boue
et c’est tout au fond de tes entrailles que j’ai bu ma tasse de péchés
Parmi des Chinois qui jouaient aux cartes
En buvant des rasades de bagosse boostée 

Ton urine est une rivière aux parfums de bière et de gin
Ton enfer est en été, ton éclosion, printanière
Septembre est ton purgatoire et Noël, ton paradis
Et quand, l'été, tes rues puantes se font laver par la pluie,
Tu t'en vas oublier ta douleur à l'ombre au fond d'une ruelle
Et c'est alors que tes yeux se rallument mon amour
et qu’à nouveau ils étincellent.

Shane MacGowan(c)1989
Trad. Christian Girard





3 commentaires:

Bernard Lherbier a dit…

Merci pour ce texte et bravo pour la traduction. Shane est un vrai poète et les Pogues charriaient cette irrésistible mélancolie propre à l'Irlande... J'ai fait un renvoi vers ton site à l'appui d'un extrait de Dubliners de Joyce (+ video "Dirty old Town") publié dans Volti Subito.
Amitiés : Bernard Lherbier

charles quint père a dit…

fucking hot ton bloye christy!
j'aime beaucoup ça!

Christian a dit…

@Bernard: Encore une fois, merci!

@Charles: Merci à toi aussi!