j’écris oeil
bourgeon
largesse de la naissance
oeil nu écarquillé croqueur de soleil jongleur de couleurs
oeil magique
reliefs de l’invisible
regard chaud beaux yeux
foudres des coeurs offrandes
bijoux d’âme bijoux précieux
beaux comme des miroirs
j’écris oeil orbes globes
planètes jumelles enracinées dans l’être
planètes affamées de paysages
planètes fragiles
inondations
mauvais vent
j’écris oeil phare et mirador au coeur de la tempête
barque à la dérive
vieux regard en trombe
cascades du temps
mauvais oeil prisons de verre
j’écris oeil
oeil pour oeil monnaie pour la dent dure des vengeances
oeil sombre oeil seul
roi inquiet
dans un royaume de ténèbres
j’écris oeil oeil sauvage et doux
harnaché dans les villes
les sillons de l’histoire
oeil-de-boeuf froid mystère que l’on dissèque
oculus buveur de lumière
bille d’enfance enfouie dans nos poches
opaline secrète
réservée aux étoiles
j’écris oeil
pour le bilan
des yeux
Christian Girard (c) 2006
3 commentaires:
Double clin d'oeil à Aimé Césaire :
«Je dis fleuve corrosif baiser d'entrailles fleuve entaille énorme étreinte »
Ça file très bien et c'est très "sonorique" (j'invente un mot) ce poème!
@Ge : Merci pour la référence à Césaire, je n'ai pas encore abordé son oeuvre et je sais pertinemment que quelque chose de grand y couve. J'ai peut-être été influencé par une mauvaise langue de la créolité(mais un écrivain que j'ai apprécié) qui m'en a éloigné en lui donnant pour nom "Amadeus César"...
@Djuwirtter : merci pour ce compliment "sonorifique"!
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