dimanche 3 mai 2015

À venir... (extrait)




"Un livre sauvage. Une aventure sans prétention dans mes entrailles; une odyssée farouche et dépourvue de tout espoir. ma folie mal nourrie, mal contenue, enfin décapsulée et s’insinuant dans chaque mot, chaque lettre inscrite et criée. je ne suis pas un spécialiste, le roman m’emmerde et les structures narratives et la manière, ô que cela me pèse et me rapetisse dans mes grands souliers de rêve. 
un jour j’ai chaussé des boites de poèmes, des poèmes grandiloquents, et je me promenais dans le désordre de mes ambitions avec des allures d’elvis chaud raide. ô que de temps perdu. j’ai lâché la bride et je ne savais plus quoi faire. le vide en moi s’exprimait et me disait de me taire. le vide en moi avait des allures de banlieue grise et de viande froide avariée. des décors sans âme me renvoyaient mon reflet. cycliquement. je m’enfonçais. merci la vie, ACCROCHE TOI À TES RÊVES, etc… fuck off. léthargie et examen de minuit, manucure de la main invisible qui me pousse à faire des choses pas possibles. fuck off, fuck off. c’est tout ce que je sais dire à certains moments.

je ne suis pas un spécialiste, je ne glose pas. j’ai seulement des impulsions qui frisent par moment la kétainerie sentimentale. et j’aime ou je n'aime pas quelque chose. je sais, c’est peu, beaucoup trop peu, et on ne fait pas des civilisations sur cette base. seulement, il en est ainsi. je ne cherche pas à défendre les fondements de cette approche ni à justifier ma faible contribution à l’effort civilisationnel. je mets simplement le doigt sur ma condition de consommateur et, en appuyant plus fort qu’à l’habitude, il en sort un petit vent accompagné d’un petit bruit de pet et voilà ma condition toute dégonflée et ridicule."

Christian Girard (c) 2014

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