Le pleure-misère
Flann O'Brien
Éd. Ombres
Dublinesca
Enrique Vila-Matas
Éd. Christian Bourgois
Les idiots (petites vies)
Ermanno Cavazzoni
Éd. Attila
L'humoriste
Georges Picard
Éd. José Corti
The rest is noise
Alex Ross
Éd. Actes Sud
Complaintes Gitanes
Federico Garcia Lorca
Éd. Allia
Contes et mécontes
Mark Twain
Éd. Allia
Chroniques
Bob Dylan
Folio-Gallimard
samedi 1 janvier 2011
jeudi 30 décembre 2010
vendredi 24 décembre 2010
SOIRS D'HIVER
Toujours à rêver
d’une fin du monde
je fais de ma tête
une table rase
et je me récure
à grands coups de brosse
le moindre racoin
dans mon petit crâne
avec ça j’arrive
à tout oublier
à oublier que
l’avenir est mince
que l’avenir est maigre
que l’avenir a faim
et qu’il fait la quête
au coin de ma rue
et je perds ainsi
presque tout mon temps
chaque soir dans les
craques du sofa
Christian Girard (c) 2010
Le bilan des yeux
Voici une manière de top 10 de mes lectures au cours de l'année 2010, sans classement, seulement 10 titres marquants. En voici deux (les autres suivront dans les prochains jours).
-Le nazi et le barbier
Edgar Hilsenrath
Éd. Attila
En 2009, j'avais une double révélation. Un nouvel éditeur, Attila, qui publiait son tout premier livre, Fuck America d'Edgar Hilsenrath. J'étais tombé en amitié, à la fois, avec ce romancier génial et cet éditeur inspiré. Et quelques titres plus tard, Attila récidive avec Le nazi et le barbier de ce cher Edgar. Voici mon commentaire de lecture paru dans le magazine Le Libraire :
C’est une farce cinglante, voire troublante, qui couve sous cette couverture bariolée et ce titre intrigant, Le nazi et le barbier. Révélé tardivement au public francophone avec son percutant Fuck America, Edgar Hilsenrath revient à la charge avec un roman qui, dans les années 70, avait fait grand scandale dans son Allemagne natale. Et pour cause! Imaginez : raconter sur un ton quasi badin, quasi burlesque, la montée du nazisme et de la Shoah du point de vue du bourreau! Ce même bourreau qui, pour sauver sa peau à la fin de la guerre, réussit à se faire passer pour juif et à quitter l’Europe pour Israël. Hilsenrath, fabuleux écrivain, nous entraîne ainsi dans une improbable odyssée où l’humour noir, voire féroce, témoigne d’une lucide humanité.
Par Christian Girard, Pantoute
http://www.lelibraire.org/craque.asp?cat=11&id=5020
-Poèmes anglais-le pays de personne-la fissure de la fiction
Patrice Desbiens
Prise de Parole
Pas une découverte mais une relecture totalement emballante. J'en profite pour saluer les éditions Prise de Parole et leur bonne idée de rééditer les recueils de Patrice Desbiens. Ce dernier demeure un de mes poètes préférés, toutes nationalités et époques confondues. Chez lui, la forme et le fond ne font qu'un et nous donnent à lire une poésie prenant la mesure du réel de manière à la fois déroutante et banale, évoquant, entre autres choses, son expérience de Franco-Ontarien pris dans l'aliénante utopie du bilinguisme à la canadian.
En voici un extrait :
Mon pays est une
carte de Noël
imprimée aux
États-Unis.
Mon pays est un
conte de Noël
récité par Émile Genest
au Monde merveilleux
de Disney.
Dans mon pays
les hommes sont
des hommes et
les femmes sont
nerveuses.
Dans mon pays
il y a des oiseaux de mer
qui n'ont jamais vu
la mer.
Dans mon pays
poète rime avec...
...rien...
Je fouille dans mon
dictionnaire et
je me foule la langue.
Les mots dorment
à l'envers dans ma
bouche comme
des chauves-souris
dans un clocher.
Je suis visité par
le blues et le blues
n'a pas de couleur.
Le blues cherche sa
blonde et sa blonde
a eu un accident
de voiture.
Mon poème devient une
chanson de
Bruce Springsteen
sur une musique de
Lucien Hétu.
Le vrai nom
d'Alice Cooper est
Vincent Fournier.
Patrice Desbiens
Poèmes anglais...
Éd. Prise de Parole
2010
Edgar Hilsenrath
Éd. Attila
En 2009, j'avais une double révélation. Un nouvel éditeur, Attila, qui publiait son tout premier livre, Fuck America d'Edgar Hilsenrath. J'étais tombé en amitié, à la fois, avec ce romancier génial et cet éditeur inspiré. Et quelques titres plus tard, Attila récidive avec Le nazi et le barbier de ce cher Edgar. Voici mon commentaire de lecture paru dans le magazine Le Libraire :
C’est une farce cinglante, voire troublante, qui couve sous cette couverture bariolée et ce titre intrigant, Le nazi et le barbier. Révélé tardivement au public francophone avec son percutant Fuck America, Edgar Hilsenrath revient à la charge avec un roman qui, dans les années 70, avait fait grand scandale dans son Allemagne natale. Et pour cause! Imaginez : raconter sur un ton quasi badin, quasi burlesque, la montée du nazisme et de la Shoah du point de vue du bourreau! Ce même bourreau qui, pour sauver sa peau à la fin de la guerre, réussit à se faire passer pour juif et à quitter l’Europe pour Israël. Hilsenrath, fabuleux écrivain, nous entraîne ainsi dans une improbable odyssée où l’humour noir, voire féroce, témoigne d’une lucide humanité.
Par Christian Girard, Pantoute
http://www.lelibraire.org/craque.asp?cat=11&id=5020
-Poèmes anglais-le pays de personne-la fissure de la fiction
Patrice Desbiens
Prise de Parole
Pas une découverte mais une relecture totalement emballante. J'en profite pour saluer les éditions Prise de Parole et leur bonne idée de rééditer les recueils de Patrice Desbiens. Ce dernier demeure un de mes poètes préférés, toutes nationalités et époques confondues. Chez lui, la forme et le fond ne font qu'un et nous donnent à lire une poésie prenant la mesure du réel de manière à la fois déroutante et banale, évoquant, entre autres choses, son expérience de Franco-Ontarien pris dans l'aliénante utopie du bilinguisme à la canadian.
En voici un extrait :
Mon pays est une
carte de Noël
imprimée aux
États-Unis.
Mon pays est un
conte de Noël
récité par Émile Genest
au Monde merveilleux
de Disney.
Dans mon pays
les hommes sont
des hommes et
les femmes sont
nerveuses.
Dans mon pays
il y a des oiseaux de mer
qui n'ont jamais vu
la mer.
Dans mon pays
poète rime avec...
...rien...
Je fouille dans mon
dictionnaire et
je me foule la langue.
Les mots dorment
à l'envers dans ma
bouche comme
des chauves-souris
dans un clocher.
Je suis visité par
le blues et le blues
n'a pas de couleur.
Le blues cherche sa
blonde et sa blonde
a eu un accident
de voiture.
Mon poème devient une
chanson de
Bruce Springsteen
sur une musique de
Lucien Hétu.
Le vrai nom
d'Alice Cooper est
Vincent Fournier.
Patrice Desbiens
Poèmes anglais...
Éd. Prise de Parole
2010
Christian Girard
lundi 13 décembre 2010
Clin d'oeil (à Paul-Marie Lapointe)
j’écris oeil
bourgeon
largesse de la naissance
oeil nu écarquillé croqueur de soleil jongleur de couleurs
oeil magique
reliefs de l’invisible
regard chaud beaux yeux
foudres des coeurs offrandes
bijoux d’âme bijoux précieux
beaux comme des miroirs
j’écris oeil orbes globes
planètes jumelles enracinées dans l’être
planètes affamées de paysages
planètes fragiles
inondations
mauvais vent
j’écris oeil phare et mirador au coeur de la tempête
barque à la dérive
vieux regard en trombe
cascades du temps
mauvais oeil prisons de verre
j’écris oeil
oeil pour oeil monnaie pour la dent dure des vengeances
oeil sombre oeil seul
roi inquiet
dans un royaume de ténèbres
j’écris oeil oeil sauvage et doux
harnaché dans les villes
les sillons de l’histoire
oeil-de-boeuf froid mystère que l’on dissèque
oculus buveur de lumière
bille d’enfance enfouie dans nos poches
opaline secrète
réservée aux étoiles
j’écris oeil
pour le bilan
des yeux
Christian Girard (c) 2006
dimanche 5 décembre 2010
TEMPS ENNEMI
Avec ton air crotté
tes airs de minimum
et d'animal traqué
par des tas d'horreurs fixes
Et ce vieux goût de vivre
qui te remonte à la gorge
comme une intense montée
de vieux lait passé date
Tu t'en vas seul passer la moppe
à l'abattoir de Cythère
tes airs de minimum
et d'animal traqué
par des tas d'horreurs fixes
Et ce vieux goût de vivre
qui te remonte à la gorge
comme une intense montée
de vieux lait passé date
Tu t'en vas seul passer la moppe
à l'abattoir de Cythère
Christian Girard (c) 2010
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